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Publié : 28 février 2012

Un havre pour marins

Lundi 2 janvier 2012 à 06h00 | Mis à jour le 2 janvier 2012 à 10h02
Par Michel Monteil dans Sud Ouest

Un havre pour marins

L’association Escale estuaire veut créer un foyer pour les marins de passage.
Hospitalières pour les touristes, Bordeaux et la Gironde le sont moins pour les marins. Depuis la fermeture de la Maison du marin, place Charles-Gruet à Bordeaux, le port ne dispose plus de lieu d’accueil pour les marins des quelque 1 500 navires marchands qui viennent à quai chaque année. Une association, Escale estuaire de la Gironde (1), fondée en juin dernier, se bat pour mettre fin à cette regrettable particularité girondine.

Marin’escale à La Rochelle (8 400 marins accueillis chaque année), Nantes Port Accueil, Escale Adour, entre autres, veillent à ce que « des moyens et des services de bien-être soient fournis dans les ports appropriés », selon l’article 3 de la convention internationale d’accueil des marins adoptée en 1987.

Action catholique ouvrière

Il s’agit d’un lieu où les marins en escale peuvent se retrouver, téléphoner ou dialoguer par Internet avec leur famille, obtenir des renseignements, trouver des objets de première nécessité. « Plus généralement, un tel foyer peut être ouvert à tout le monde maritime, marins de la marine marchande, des dragues du port, employés des manutentionnaires… », dit Guy Bardin, président d’Escale estuaire de la Gironde.

L’association s’est constituée autour d’un noyau d’humanistes, passionnés du monde maritime. Guy Bardin, retraité depuis 2004, a travaillé durant quarante ans au port de Bordeaux et notamment au service communication ; Pierre Haffreingue a été directeur de CMA-CGM à Bordeaux ; Jean-Michel Degorce est curé détaché auprès de Mgr Jean-Pierre Ricard ; Jean-Luc Flipo, ancien directeur de la MJC de Blanquefort, est responsable de l’action catholique ouvrière. L’association mise sur la solidarité, indépendamment des convictions politiques, philosophiques ou religieuses. Selon la confession de celui-ci, elle pourra conduire un marin au lieu de culte de son choix.

Le premier mérite de l’association a été de favoriser la relance, le 20 septembre par le préfet, de la commission départementale de bien-être des gens de mer. Celle-ci est constituée de représentants des armateurs, du port, des syndicats, des opérateurs portuaires, des collectivités locales… Trois jours plus tard, elle tenait sa première réunion.

Un local, un minibus

Depuis, les choses vont vite. Outre l’État, les pilotes du port, la capitainerie, les lamaneurs, l’Union maritime et portuaire, le port soutiennent l’association. L’une des difficultés à résoudre tient à la taille du Grand Port maritime de Bordeaux dont les installations sont disséminées sur six sites et 100 kilomètres d’estuaire. Difficile d’ouvrir un lieu d’accueil au Verdon, à Blaye, à Pauillac, à Ambès, à Bassens et à Bordeaux. Site de la plus forte activité (près de 50 % du tonnage portuaire) avec beaucoup de cargos de transport de marchandises en vrac dont le déchargement ou le chargement peuvent prendre davantage de temps, Bassens doit logiquement être équipé en premier d’une telle maison d’accueil.

Les membres d’Escale estuaire de la Gironde planchent sur le budget. Côté investissements, les besoins portent sur un local et un minibus de transport des marins. « Le foyer de La Rochelle fonctionne avec quinze bénévoles et cinq permanents », dit Jean-Luc Flipo, trésorier de l’association. Budget : 140 000 euros. Pour le démarrage, Bordeaux a des ambitions plus modestes et mise surtout sur le bénévolat et un premier emploi permanent. L’agenda de janvier des quatre fondateurs d’Escale estuaire de la Gironde s’annonce déjà chargé. L’ouverture du foyer avant la fin de l’année 2012 leur semble être un cap raisonnable.

Gironde · Bordeaux · Blaye

Post-scriptum

(1) Escale estuaire de la Gironde, 4, rue Paul-Bert, 33530 Bassens. Tél. 06 15 30 33 12 ou 05 56 44 66 73.

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