SUD OUEST du 30 mai 2013 par Daniel CHARPENTIER :
Hier, les deux derniers marins ont quitté le bord. Pour Gil Bayle, commandant adjoint du GPMB (Grand port maritime de Bordeaux), ce départ va conduire à une procédure d’abandon de navire. Celle-ci conduira au mieux à la vente du bâtiment, au pire dans quelques années, à la destruction de celui-ci, si aucun repreneur ne se présente.
Rappel des faits :
C’est en octobre 2012 que ce navire arrive à Bassens pour y décharger sa cargaison de céréales. Une fois à bord, les autorités portuaires décèlent des anomalies au niveau de la salle des machines. Après inspection plus approfondie, le « PORTALEGRE » est déclaré dangereux à la navigation tant pour lui que pour les autres navires. Il est donc consigné en attendant les travaux estimés à une centaine de milliers d’euros. Auxquels il faut rajouter les factures en attente (Port de Bordeaux, agent d’escale, etc.) Or, le propriétaire, la société NAVEIRO, n’est en mesure de payer ni les réparations, ni les factures, ni les salaires des sept marins, ni les billets permettant à ceux-ci de rentrer dans leurs familles. Ce dernier point trouve sa solution, en accord de l’armateur, avec la vente de la cargaison. Au bout de trois mois, les marins repartent, et un nouvel équipage de quatre hommes vient occuper le navire, eux-mêmes remplacés il y a trois mois par Vasili Vasilenko et Nikolajs Lédnikovs. Les deux marins ne sont pas payés, ne disposent ni d’électricité (sauf une heure par jour) ni de nourriture, ni d’argent.
Deux associations en synergie :
ITF (Fédération internationale des ouvriers du transport maritime) s’occupe du rapatriement des marins, charge à l’association de récupérer les sommes engagées auprès de l’armateur.
Pour le quotidien, l’association Escale Estuaire de la Gironde (représentée par Guy Bardin son président, Jean-Michel Degorce, Pierre Haffreingue) et Christian Brunet du Secours catholique ont sollicité au quotidien, collectivités et associations caritatives pour que les deux marins puissent manger.
Cet épisode, souligne Guy Bardin, « démontre la nécessité d’une maison du marin comme il en existe dans tous les grands ports maritimes français à l’exception notable de Bordeaux. L’existence d’une telle structure aurait permis aux marins de passer l’hiver au chaud au lieu dormir dans un bateau sans chauffage ».
le 5 juin 2013 : Bonne nouvelle ; ILS SONT RENTRES CHEZ EUX !
Vasiliy maintenant dans sa famille nous a envoyé un courriel pour nous remercier des témoignages d’amitié et pour l’aide pendant ces longs mois d’attente.
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