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Publié : 26 décembre 2015

Seamen’s Club Escale Adour

Le message de Noël de l’aumônier des pêcheurs à Socoa


Dans la petite église de Socoa, l’aumônier des pêcheurs en mer haut en couleur Mikel Epalza a livré, dimanche, un message de fraternité et d’amour face à un équipage de marins philippins, en escale au port de Bayonne. Ceux-ci sont arrivés au Pays basque le 18 décembre, en provenance de Gibraltar dans un navire chargé d’engrais.
Les marins philippins ont entonné des chants de Noël à cette occasion :
Vidéo Les marins philippins qui chantent Noël
Cliquer sur le lien ci-dessus.

Voici les paroles de Mikel Epalza face à ces marins loin de chez eux :
"Dans le contexte actuel marqué par les attentats de Paris, la peur de l’autre, le repliement sur soi, les équipages des navires de commerce sont un exemple de fraternité. Dans les foyers d’accueil des marins de commerce en escale, comme celui du port de Bayonne, Escale Adour, nous sommes frappés par leur capacité étonnante de vivre ensemble. Dans un même équipage il y a un mélange de différentes nationalités - des Indiens, Chinois, Philippins, mélangés à des croates, des russes, ghanéens ou autres- et aussi un mélange d’obédiences religieuses.’’
"Capacité de vivre ensemble"
L’aumônier qui a partagé la vie des pêcheurs en mer pendant neuf ans, et contribué à créer des associations du monde maritime pour y tisser des liens a aussi fait part du message de Bernard Vincent, ’’un ami de vieille date. Il est marin de commerce retraité, bénévole au Foyer d’accueil des marins de Port-de- Bouc (Bouches du Rhône), et aussi diacre catholique. C’est un témoin de la fraternité vécue avec les musulmans. Son témoignage nous fait comprendre que la meilleure arme que nous ayons pour faire germer le vivre ensemble, c’est...l’amour’’, annonce Mikel Epalza.
" Notre arme à nous, c’est aimer"
L’aumônier lit alors le témoignage de cet ami : ’’Au Seamens Club , nous travaillons avec des salariés et des bénévoles d’origine maghrébine, qui font un excellent travail auprès des marins. Nous nous sommes toujours respectés et aimés. J’habite à Port-de-Bouc dans un quartier pauvre à majorité arabe et musulmane. Je suis témoin de solidarités au quotidien. C’est ce jeune livreur arabe qui arrête son chargement pour aider une personne âgée à charger sa bouteille de gaz. C’est cette jeune musulmane voilée, qui aide une personne fatiguée pour rentrer un colis dans son appartement. C’était le ramadan. Les marins algériens musulmans, arabes ont plaisir de venir au Seamens club et de nous dire : ’’Parlez nous français’’. En visitant nos amis des navires algériens, c’est avec beaucoup de joie que nous répondons oui à leur invitation de s’asseoir à leur table pour le repas. Certains ont une mosquée à bord. Après les événements de Paris, pour les visiter, je choisirais le moment où ils se retrouvent pour prier avec eux. J’aime faire mon marché et je suis au milieu d’une majorité d’arabes et de femmes musulmanes et, l’autre jour, après les événements de Paris, c’est un maghrébin qui est venu me remettre mon porte feuille perdu. Après mon marché, je vais de temps en temps prendre un verre dans les cafés avoisinants ; après les événements de Paris, j’ai choisi d’aller dans un café tenu par un arabe. Nous répondons avec empressement au marin pakistanais qui veut aller à la mosquée pour prier et rencontrer un imam et au retour, il n’en finit plus de nous remercier (...)
La France est en guerre ;
Nous sommes en guerre.
Notre arme à nous, c’est... AIMER.’’